Mon Sornin
En plus de toutes ces données informatives sur l
e Sornin, il serait bien de fournir des choses plus personnelles au sujet de cette rivière. Pour cela, je ne manque pas d’information. En effet, mon grand père, Emile Moncorgé, fût le dernier à voir « le petit pont » du Sornin avant son éboulement en 1983. Ma grand-mère, grande oratrice, ne manque pas d’anecdotes à ce sujet. Quant au grand-père de mon épouse, Joseph Desgoutte, il a écrit un poème sur cet événement dyonisien. C’est vous dire si je dispose de supports à ce sujet ! Pour mon compte, né en 1983, je n’ai jamais connu ce pont. Pourtant, les souvenirs et le temps passé au bord de cette rivière sont nombreux. D’abord source d’amusement, il y a plus de 10 ans, le Sornin était notre aire de jeu, notre espace de liberté pour de jeunes adolescents citadins en manque de nature, de ricochets, de barrages de castors… Le chemin qui mène à cette rivière n’a plus de secret pour moi et mes amis, arpenté en hiver, en été, le jour et la nuit. La prairie qui borde le Sornin était notre terrain de sport. Plus tard il y eu la pêche, mais bien que jamais miraculeuse, la rivière nous en a souvent offerts de bons souvenirs avec ses verons, gardons, perches et abelettes. Et puis, il y a le feu, en bordure de rivière, l’été, à contempler les étoiles, écouter la rivière, voir les chauves-souris s’abreuver. Enfin, il y a ce saule, magnifique, qui résiste au temps, aux inondations. Son écorce abîmée m’apporte sagesse et sérénité. Voilà, je ne sais pas si cette rivière est magique, mais après avoir côtoyé durant 20 ans les quais d’un Rhône agité, dur et sombre, le Sornin m’apporte un renouveau. Pourvu que ces moments durent encore longtemps.